Rencontre Thématik 6

28Juil.2023

Tout savoir sur l’hormonothérapie pendant et après un cancer

Vous avez été nombreuses à nous demander une rencontre thématik hormonothérapie et cancer. En effet, contrairement à la chimiothérapie ou la radiothérapie, qui ont pour fonction de détruire les cellules cancéreuses, l’hormonothérapie est moins connue. Elle agit pourtant à un niveau fondamental : souvent prescrite pendant et après le cancer du sein, elle réduit le risque de récidive. Pour vous, Sandrine, Margareth et le Dr Adèle MARQUIS du CHD Vendée ont fait le point sur l’hormonothérapie et les moyens de combattre ses effets secondaires.

Des traitements différents pour les femmes ménopausées ou non

Mardi 4 juillet dernier, nous avions la chance d’accueillir le Dr Adèle MARQUIS, oncologue radiothérapeute au CHD Vendée. Le Dr Marquis nous a mis en garde contre le nom trompeur du traitement: l’hormonothérapie n’est pas un traitement à base d’hormones, il s’agit plutôt d’un traitement anti-hormonal. Dans certains cas de cancer, les hormones (en particulier les œstrogènes) jouent un rôle dans la prolifération des cellules cancéreuses. Il faut donc empêcher leur action stimulante pour empêcher la maladie de se développer.

Il existe plusieurs choix de traitements qui dépendent du statut ménopausique de la patiente, c’est-à-dire du fait qu’elle soit ménopausée ou non. En bref, nous pouvons retenir 2 options : 

Les femmes qui ont toujours leurs règles sont orientées vers le tamoxifène ou le novalex. Ces médicaments bloquent l’action des œstrogènes.

Pour les femmes ménopausées, on prescrit des anti-aromatases. Ces médicaments entrent en compétition avec l'aromatase, une enzyme qui permet à l'organisme de continuer la production d’œstrogènes après la ménopause.

 

 

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Hormonothérapie et cancer : des contrôles médicaux indispensables

L’hormonothérapie prive donc le corps de certaines hormones féminines. Cette déprivation hormonale peut entraîner des effets indésirables pour notre santé. Les femmes sous traitement anti-hormonal doivent donc être suivies par leur médecin spécialiste et leur médecin traitant. 

Si vous êtes ménopausée, il convient de surveiller la santé de vos os grâce à l’ostéodensitométrie car l’hormonothérapie expose à des risques d’ostéoporose. Pour les autres femmes, plusieurs études montrent que la prise de tamoxifène augmente le risque d’événement thromboembolique (obstruction des artères ou des veines).

Un examen gynécologique annuel avec échographie pelvienne est également préconisé. Les taux de diabète et de cholestérol doivent être contrôlés lors d’un bilan sanguin chaque année.

Les soins de support pour lutter contre les effets indésirables de l’hormonothérapie

D’autres effets indésirables peuvent parasiter le quotidien : fatigue, baisse de libido, douleurs articulaires… Cependant, ces désagréments disparaissent souvent après les premiers mois et peuvent être limités par certaines bonnes pratiques.
 

L’activité physique adaptée

L’activité physique adaptée est indispensable pendant l’hormonothérapie. Elle permet de maintenir un poids sain, mais aussi de réduire la fatigue et de lutter contre les douleurs articulaires et musculaires. Exercices de cardio, assouplissement et renforcement musculaire sont vos alliés au quotidien.

➡️ Rameur, pilates, marche nordique… Découvrez les ateliers d’activité physique adaptée proposés par Kocoon.

Les bouffées de chaleur

Le traitement anti-hormonal peut aussi occasionner des bouffées de chaleur. Plusieurs astuces vous aident à les gérer. Par exemple, il est recommandé de porter des vêtements en fibres naturelles et de dormir dans des draps en coton, un pied dépassant de sous la couette. Gardez toujours de l’eau ou un brumisateur à proximité et surtout, bannissez l’alcool et le tabac de votre hygiène de vie ! En effet, ce dernier est vasomoteur (il favorise la dilatation et la contraction des vaisseaux).

La sécheresse vaginale

Enfin, la vie intime est parfois impactée par l’hormonothérapie. Outre une possible baisse de libido, la sécheresse génitale est courante. Les œstrogènes sont responsables de la lubrification du vagin ; si on les supprime, elles ne peuvent plus assurer ce rôle. Lors des rapports sexuels, il faut donc compenser par l’utilisation de gels lubrifiants non hormonaux. Au quotidien, l’ensemble du corps doit être hydraté. 

➡️ Pour plus de ressources sur ce sujet, vous pouvez lire l’article tiré de notre rencontre thématique “sexualité et cancer”.

Pendant et après un cancer, l’hormonothérapie est un traitement anti récidive qui veille sur nous et notre futur. Nous sommes heureuses d’avoir pu aborder ce sujet important avec vous, et fières du succès de cette rencontre. 44 femmes étaient présentes, soit plus de 2 fois plus que les effectifs habituels des rencontres thématiks Kocoon !

Nous vous souhaitons un bel été et vous retrouvons à la rentrée 2023 pour de nouveaux échanges.

???? Merci aux 44 participantes, au Dr Adèle MARQUIS, à nos 2 témoins et à Chrystelle notre secrétaire de séance.
 

Nous remercions aussi nos partenaires : Fondation de France, Fondation Orange et l’hôtel Ibis Styles La Roche-sur-Yon.
 

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